AppStore : 100k apps, et après ? c'est la consolidation !

Nov. 14th, 2009 15:09 by Stéphane de LucaPermalink | TrackBack: https://stephanedeluca.com/trackback/872 — updated on Jan. 19th, 2010 00:30 exists for 14 years & 4 months ago  Content not available in English.

Si 100k applications est sans conteste possible la traduction d'un engouement des développeurs pour la plate-forme mobile d'Apple, il convient de la moduler, ou du moins d'analyser la situation d'un peu plus près.

Ce qui séduit les développeurs, en dehors de l'iPhone lui-même, est le nouveau business model proposé par Apple : contre 25% des revenus brut générés par l'application, Apple s'occupe de la distribuer, d'encaisser les acheteurs et de gérer la relation client. Ainsi, on est bien loin de la commercialisation retail classique où le développeur récolte seulement 10 à 15% du prix de vente. En outre, l'accès direct au marché, proposé par Apple, semble aussi réinjecter de la liberté dans le processus de création et le développeur ne subi plus les exigences sans fin des éditeurs.

Pour moi, il est clair que l'AppStore bénéficie à plein d'un effet d'aubaine : les développeurs -- qu'ils soient individuels ou de petites entreprises -- pensent qu'ils vont toucher le jackpot.

Hors il n'en est rien. Il s'avère que seules les 100 premières applications réalisent un chiffre d'affaire significatif; le reste ne génère quasiment pas de revenu. Pis encore, énormément d'applications ne sont tout simplement même pas téléchargées !

Hors, le calcul fait plus haut est loin de la verité pour la grande majorité des auteurs d'applications du simple fait qu'elle sont proposée gratuitement.
On peut d'ailleurs se poser la question du pourquoi ? En effet, faire une application, même basique, représente un effort de production important, avec de nombreuses heures de travail à la clé. Est-ce que le développeur n'attribue aucune valeur à son travail ? Ou bien ne s'agit-il pas pour lui de ne réaliser qu'un exercice de style ?

Nombre des développeurs sont en effet de simple hobyistes, sans démarche commerciale. Quant aux autres, beaucoup surfent sur le buzz iPhone et réalisent des contrats de developpement pour des tiers -- comme le font les web agency. Le montant de ces contrats est assez faible, aux alentours de 15k€.
En ce qui concernne les petits studios de developpement de jeux vidéos, il réalisent des jeux pour un montant compris entre 50 et 100k€.

Alors pourquoi aussi peu de succès pour les applications ? Et bien je crois que les auteurs ont quelque peu oublié un point fondamental, nécessaire pour qu'un produit rencontre un succès économique : le marketing.

En effet, comment un utilisateur peu savoir que l'application dont il rêve existe parmi les 100 000 disponibles sur l'appstore ? C'est en effet chercher une aiguille dans la meule de foin. C'est tout simplement impossible sans une campagne de publicité, impossible sans les médias, impossible sans budget marketing !
Là encore, malgré les effort d'Apple, aucune solution autre qu'une campagne marketing fera savoir au public que cette application incroyable est pour vous.

On le voit bien, l'AppStore reste finalement un marché classique où faire sont beurre n'est pas si différent qu'un autre. Et une fois que le développeur l'aura compris, on assistera donc à une consolidation sévère. Le nombre d'application croira de moins en moins vite, mais la qualité augmentera. La course des prix vers le bas cessera.

Ce tour d'horizon de l'écosystème AppStore ne serait pas complet sans mentionner un dernier écueil : le processus de validation des applications.  C'est le moyen pour Apple de maintenir un certain degrés de qualité, ou tout simplement empêcher qu'une nouvelle application vienne cannibaliser les caractéristiques d'une autre.
L'accès à l'AppStore se fait donc sous réserve d'approbation par Apple ; et vu l'affluence, les délais sont assez longs -- avec un minimum de 2 semaines ; et surtout, le résultat est difficilement prévisible, m^me en s'en tenant aux guide publié par Apple.

Donc, entre la faible rémunération et le risque de non publication -- ou l'inceritude des délais d'approbation --
on commence à lire des déclarations de retrait de la plate-forme de la part de certains développeurs.

La consolidation du marché aurait-elle déjà commencée ?